1. Les révolutions industrielles
1. Un premier bouleversement (1750-1870)
a. Les bases de la révolution industrielle
Au XVIIIe siècle, la Grande-Bretagne connaît une révolution agricole qui lui permet de mieux nourrir sa population, qui, moins nécessaire dans les campagnes, va se diriger dans les villes où l'industrie réclame de la main-d'œuvre (exode rural).
De nouveaux secteurs se développent alors, comme la métallurgie (fer, fonte), le textile, les mines. En effet, le Royaume-Uni qui manque de matière première (en particulier de bois) va encourager la mise en valeur des mines de charbon des « pays noirs » (Galles, Nord-Est de l'Angleterre).
Des innovations techniques sont mises au point, comme la machine à vapeur (Papin puis Watt) qui, en fournissant une énergie régulière et puissante, permet la création du chemin de fer (Stephenson) pour relier les mines et les centres de transformation. Les manufactures sont le nouveau cadre d'une production qui s'appuie sur les machines et sur une classe sociale qui apparaît alors : les ouvriers.
b. Le « décollage » économique de l'Europe de l'Ouest
L'Europe de l'Ouest vit alors de manière inégale la transition d'une économie rurale vers une économie industrielle. A côté des « pays noirs » (Nord et Est de la France, Ruhr, Belgique et LUXEMBOURG) qui connaissent la révolution industrielle, la majorité des régions restent agricoles. Cependant, le développement économique profite à tous : les agriculteurs qui dégagent des surplus peuvent exporter grâce aux transports nouveaux (révolution des canaux et des chemins de fer) ou investir par le biais des banques. Les échanges se développent grâce au libéralisme et au libre-échange.
2. Une deuxième révolution industrielle (à partir des années 1870)
a. De nouveaux secteurs tirent la croissance
Les innovations techniques encouragent le développement de nouveaux secteurs, comme la sidérurgie (acier), la chimie (Bayer invente l'aspirine en 1899), l'aviation et l'automobile (moteur à explosion de Daimler en 1885). Grâce à la découverte de gisements aux Etats-Unis puis en Roumanie, dans le Golfe persique et en URSS, le pétrole devient une source d'énergie primaire essentielle. La « fée électricité » voit ses applications se multiplier (lumière, communication avec le microphone d'Edison en 1877, le cinématographe des Frères Lumières en 1895).
b. Une transformation radicale des modes de production
La présence de laboratoires dans les entreprises permet aux découvertes scientifiques d'être appliquées. Les usines deviennent gigantesques (ville-usine comme celle de Krupp à Essen), les sociétés se concentrent et produisent en masse grâce à des méthodes nouvelles (fordisme, taylorisme). Elle ont donc besoin de capitaux, qu'elles obtiennent en devenant des sociétés anonymes par actions. L'internationalisation des entreprises et des échanges s'accélère.
La machine à Vapeur de James Watt
The Beam Engine Animation
The Cornish Beam Engine (1834) was originally developed to pump out floodwater from the deep mines that are found in Cornwall.The up and down motion of the piston in the cylinder is transmitted by the beam to the piston in the water pump. The steam cylinder piston goes down under the pressure of steam and differences in atmospheric pressure created by the partial vacuum beneath the piston. The beam, powered by the cylinder piston, pulls up the water pump piston. At the end of the downward stroke, the steam pressure is released and the steam cylinder piston returns to its original position because it is dragged back up the cylinder by the weight of the pump rods at the other end of the beam.
The Kew Bridge Steam Museum in London has the largest working Cornish Steam Engine in the World. It was actually built for the site to pump water to West London and started work on the 30th May 1846. It was only taken out of service in 1944 - a working life of just less than a century. The massive engine was constructed for the Grand Junction Water Works company and is able to pump 472 gallons in just a single stroke. The beam, which is made from cast iron, weighs a staggering 35 tons. The engine was transported from Cornwall to London by ship, before being loaded onto a barge for the journey up the Thames River.
There are smaller beam engines such as one from Boulton and Watt that can be seen at the Kew Museum. The engine was built around the time of Watt's death in 1819 and it was moved to the site in 1839-40. James Watt's inventions meant that the steam engine became much more economical to use and thus he helped to set in motion the Industrial Revolution.
Stephenson's Rocket Animation
The Rocket was designed and built by George Stephenson with the help of his son, Robert, and Henry Booth, for the 1829 Rainhill Trials.
The Trials were held by the Liverpool and Manchester Railway Company, to find the best locomotive engine for a railway line that was being built to serve these two English cities. On the day of the Trials, some 15,000 people came along to see the race of the locomotives.
During the race, the Rocket reached speeds of 24mph during the 20 laps of the course. This was due to several new design features. It was the first locomotive to have a multi-tube boiler - with 25 copper tubes rather than a single flue or twin flue.
The blast pipe also increased the draught to the fire by concentrating exhaust steam at the base of the chimney. This meant that the boiler generated more power (steam), so the Rocket was able to go faster than its rival, and thus secure its place in history.
The Rocket can be seen at the Science Museum, in London.
The Blast Furnace Animation
Up to 1709, furnaces could only use charcoal to produce iron. However, wood (which is what charcoal is made from) was becoming more expensive, as forests were being cleared for farmland and timber.
Coal was a possible alternative to wood, but although it was cheap and plentiful, it wasn't a feasible fuel for making iron, because it contained sulphur, and this made the iron too brittle to be of any use.
However, in 1709, a man called Abraham Darby finally succeeded in smelting iron using coke (see list of terms below) as fuel, and he bought all his workers beer, in celebration of his discovery.
This technological achievement allowed a major expansion of the iron trade, and ultimately it helped lead to the Industrial Revolution. In the space of 40 years, the small village of Coalbrookdale, in Shropshire, where Darby made his discovery, became a major mining site, employing about 500 people.
After 1709, Coalbrookdale saw other achievements, such as the first cast-iron bridge - built over the River Severn - and the first cast-iron framed building - built in Shrewsbury.
2. LES STRUCTURES DE L'INDUSTRIALISATION
Le monde de l'usine
a. Le passage au « factory system »
Les lieux de production étaient traditionnellement dispersés, s'appuyant sur une main-d'œuvre rurale bon marché qui trouvait dans cette activité un complément à ses revenus agricoles. Par exemple en Alsace, le filage se faisait en usine, et le tissage dans les fermes alentour. Cette activité concernait surtout le textile. Le besoin de productivité entraîne cependant la création de machines plus puissantes et plus grandes qui nécessitent une force motrice plus importante, comme celle que procure la machine à vapeur. On concentre donc désormais les ouvriers et les machines dans des usines (« factories »).
Ces usines s'agrandissent au cours du siècle jusqu'à devenir des « villes-usines » où se concentrent à la fois le lieu de production, mais aussi la recherche, le conditionnement et les transports, parfois les lotissements ouvriers et leurs loisirs, les écoles et les boutiques. C'est par exemple le cas de l'usine Krupp d'Essen qui regroupe plus de 70 000 ouvriers à la fin du siècle, ou celle de Schneider au Creusot.
b. La concentration des entreprises
Les besoins en liquidités débordent rapidement les moyens d'une seule famille, cadre sur lequel s'appuyaient les entreprises de la première révolution industrielle. Dans le Nord par exemple, chaque puits de mine pouvait être exploité par une seule famille bourgeoise.
Désormais, la concurrence et les besoins en capitaux entraînent un regroupement des sociétés (concentration). Il peut s'agir de concentration horizontale, par laquelle les sociétés absorbent ou s'allient avec une société de même nature, comme dans le cas des « trusts » américains ou des « konzern » allemands. Par exemple au début du XXe siècle, General Motors assimile ainsi les sociétés Cadillac, Oldsmobile, Chevrolet... Un secteur est ainsi parfois contrôlé par quelques sociétés qui se partagent le marché (oligopole). Aux Etats-Unis, quelques « rois » dominent les secteurs nouveaux, comme Rockefeller pour le pétrole, Edison pour l'électricité et ses applications (Continental Edison) ou Vanderbilt pour le chemin de fer.
La concentration est aussi verticale, comme Krupp en Allemagne qui possède des mines de fer et de charbon, dont le produit est utilisé dans ses usines sidérurgiques, lesquelles fournissent l'acier employé dans les usines d'armement, de matériel roulant et les chantiers navals Krupp.
Enfin, ces entreprises diversifient leurs sources d'approvisionnement, et tentent de s'implanter sur de nouveaux marchés, développant ainsi une stratégie multinationale. La compagnie américaine United Fruit contrôle par exemple des plantations en Amérique centrale.
c. La mécanisation
Les machines jouent un rôle de plus en plus important dans les usines. Alors qu'au début du siècle leur rôle était de rendre plus efficace l'activité humaine, elles deviennent de plus en plus le centre de l'activité, l'homme n'étant plus qu'un rouage parmi d'autres. C'est le cas dans le système tayloriste mis au point au début du siècle par l'ingénieur Taylor et appliqué par Ford dans ses usines automobiles, puis dans les industries de pointe dans les années 1920 et 1930, avant de devenir le modèle de production industrielle.
Ce système repose sur le chronométrage des tâches accomplies par les ouvriers, qui sont répartis le long d'une chaîne mécanique qui évite tout geste superflu. Les produits ainsi réalisés sont standardisés et produits en masse, ce qui permet des gains considérables de productivité. La division du travail (en atelier) et la spécialisation des ouvriers transforment également les rapports sociaux au sein de l'entreprise : les ouvriers spécialisés dans une tâche unique ne contrôlent plus le processus de fabrication, d'où le recours à des techniciens qualifiés.
Des études de marché (qui se développent durant la crise de 1929) et la publicité encouragent une consommation de masse, corollaire indispensable de la production de masse des entreprises.
Regardez les deux extraits du film "Modern Times" et attribuez leur les termes "Taylorisme" et "Fordisme"